Le gouvernement lance un plan « action coeur de ville » pour 222 villes moyennes. Il financera les projets de redynamisation de centres-villes qu'elles présenteront.
C’est un plan inédit, par sa philosophie, son mode de mise en oeuvre et l’ampleur des fonds débloqués. Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, y travaillait « quasiment depuis [sa] prise de fonction », à l’été dernier. L’objectif de l’ancien sénateur PRG du Cantal ? « Faciliter le travail des maires et des présidents des intercommunalités qui ont besoin d’un coup de main pour se relancer. »
Ce « coup de main » prendra la forme de 5 milliards d’euros mis à disposition de 222 villes moyennes (dont 31 dans l’Ouest). L’État est prêt à mettre un milliard d’euros sur la table, la Caisse des dépôts un milliard également, plus 700 millions sous forme de prêts. Action logement 1,5 milliard et l’Agence nationale de l’habitat (Anah) 1,2 milliard.
« Un accord historique »
Disponibles sur cinq ans, ces crédits « sont de l’argent frais », soulignent Bruno Arcadipane, président d’Action logement et Eric Bompard, directeur de la Caisse des dépôts : « On ne recycle pas de vieux programmes et on n’enlève rien aux programmes qui existent déjà en faveur des coeurs de villes. »
Les villes dites moyennes sont celles qui comptent entre 15 000 et 100 000 habitants. On en dénombre près de 600, dont 250 sont membres de l’association des Petites villes de France, présidée par Caroline Cayeux. Maire de Beauvais, elle évoque un « accord historique », rappelant que « jamais un programme de cette ampleur n’avait été dédié à nos villes, qui regroupent pourtant 30 % de la population ».
Conçu à la demande de Valéry Giscard d’Estaing, « le dernier plan villes moyennes remonte à 1975 », confirme Jacques Mézard. La version 2018 s’inspire d’une philosophie nouvelle. D’abord les 222 villes retenues n’ont pas candidaté, mais ont été retenues « en suivant les recommandations de nos partenaires et des préfets ». Ensuite, plutôt que de répartir entre elles l’argent à parts égales, chacune sera aidée en fonction des projets dont elles prendront l’initiative. Construction de logements, réaménagement urbain, restructuration commerciale, mais également nouvelles mobilités ou services innovants… Toutes les propositions seront étudiées, en suivant des procédures simplifiées. « Nous voulons financer beaucoup d’initiatives, des choses extrêmement concrètes, conclut Jacques Mézard. Et nous allons le faire vite. »