Taux d'emprunt attractifs, aides à l'accession pour les ménages modestes... Un contexte a priori favorable pour devenir propriétaire. Sauf que les prix restent élevés à Rennes
Trois questions à… Me Corinne Jean, en charge de la communication à la chambre des notaires d’ille-et-Vilaine.
- Rennes, ville attractive qui gagne des habitants, échappe à la baisse des prix dans l’immobilier. Y a t-il des affaires à faire ?
Une chose est sûre, quand le marché de l’immobilier est à la baisse, ce sont les biens les moins attractifs qui trinquent en premier. À l’inverse, les maisons bien fichues ne bougent pas en terme de prix. Tout ceci est assez subjectif mais je peux citer cet exemple : une maison de 90 m², pas au goût du jour, avec garage et buanderie au rez-de-chaussée et pièces de vie à l’étage, accessible par un escalier extérieur mais avec combles aménageables, s’est vendue récemment 335 000 €. Il faut ajouter les travaux ! 3 000 € le mètre carré, c’est le ticket d’entrée pour acheter à Rennes. Mais on peut aussi trouver des biens à 2 200 € le mètre carré, dans des quartiers moins cotés, mais qui méritent qu’on s’y intéresse.
- Des conseils pour réussir son achat de maison ou d’appartement ?
D’abord ne pas avoir 36 000 critères de recherche. Il faut faire le tri entre l’important et l’impératif. Plus on a de critères, plus on restreint l’éventail de biens disponibles. Par exemple, il faut éviter de se focaliser sur tel ou tel quartier. Et surtout, quand vous trouvez un bien qui est manifestement trop cher, il ne faut pas hésiter à négocier. J’ai le sentiment d’ailleurs que ce n’est pas trop dans les moeurs en Bretagne. À Paris, je peux vous dire que les gens n’hésitent pas. Et puis, avec les taux d’emprunt actuels, c’est vraiment le moment d’acheter.
- Sauf que la conjoncture peut faire hésiter les candidats à l’acquisition ?
Il est vrai qu’avec les incertitudes sur l’environnement économique, les acheteurs sont un peu frileux, et les vendeurs se disent « pour l’instant, je ne bouge pas ». Résultat, le marché se sclérose, ce qui explique aussi que le volume de ventes baisse, avant les prix. Cela dit, on sent un frémissement depuis un mois, avec pas mal de signatures de compromis ou de promesses de vente. La saison s’y prête. Traditionnellement, on vend plus de biens entre le printemps et l’été, mais aussi en novembre, décembre, où beaucoup de vendeurs veulent solder leur année, pour passer à autre chose, c’est psychologique.