Le conseil régional des notaires dresse un bilan très flatteur, depuis 2014, du marché de la résidence secondaire. De Deauville à Biarritz, voici les tendances.
Ça baigne depuis 2014
Le marché de l’immobilier sur les stations littorales de la Manche et de l’Atlantique connaît partout des vents portants depuis 2014. Le redressement est continu après les rigueurs dues à la crise de 2008. Ce marché des appartements, des maisons de pêcheur ou de villas au bord de la mer est loin d’être si secondaire que cela. Selon Agnès Lanoë, qui exerce dans le Finistère et préside le conseil régional des notaires de la cour d’appel de Rennes (les cinq départements de la Bretagne historique), « les résidences secondaires forment une composante importante des logements de la région, soit 13 %, à comparer aux 9,5 % en France métropolitaine ». Et les ventes ont crû de 32 % entre 1990 et 2015. « Depuis 2010, cela représente 2 600 résidences secondaires » de plus par an.
Un marché dynamique sous pression
Les taux d’intérêt qui baissent encore, une météo favorable l’été dernier : cela représente une hausse de 48 % des ventes de maison en 2018 par rapport à 2014. Dans le même temps, les appartements ont subi une hausse du nombre de ventes de 60 % en quatre années, presque autant pour les terrains à bâtir ! Pour ces derniers, la rareté fait exploser les prix, comme à Saint-Malo. « Le marché immobilier est sous pression et l’offre se tarit, explique Agnès Lanoë. Les biens de qualité bénéficiant d’emplacement privilégié face à la mer ou au cœur d’un port voient leur valeur s’apprécier significativement. » La preuve ?« A La Baule », souligne Christophe Viguier, les négociations pour faire baisser le prix n’existent quasiment plus. « Il faut trois-quatre mois pour vendre un bien. »
L’effet LGV
Le pays malouin et la côte d’Émeraude bénéficient de l’effet de la LGV, qui place ses côtes à deux heures de Paris. Les Franciliens, acquéreurs majoritaires (63 % des ventes) dans les résidences secondaires du Calvados, profitent désormais de la LGV pour acheter en Ille-et-Vilaine, représentant 35 % des ventes. Alors qu’ils ne « pèsent » que 30 % dans le Morbihan ou le Finistère et seulement 24 % en Loire-Atlantique.
Le top des stations bretonnes
Quelles sont les villes côtières qui abritent le plus de résidences secondaires ? La Baule (13 000 résidences représentant 58 % du parc total immobilier), suivie de Saint-Malo (8 400) et de Pornichet (6 500), puis Sarzeau et Carnac (6 100 résidences). À noter qu’Arzon, dans le Morbihan, détient un record : ses 5 000 résidences secondaires constituent 80 % du parc total de la commune !
Un tiers des acheteurs sont des retraités
Pour Grégoire Mitry, notaire à Nantes, les transactions sont reparties de plus belle depuis 2014, avec des volumes qui équivalent à « ceux de l’année 2000 », des prix qui ont bien augmenté et qui « se stabilisent : le marché est très actif ». Les tarifs de vente, qui avaient dévissé à la suite de la crise de 2008, retrouvent des couleurs et sont « en bonne voie pour retrouver les prix d’il y a dix ans ». Grosso modo, les retraités représentent un tiers des acquéreurs.
D’importantes variations de prix
Le prix médian des maisons anciennes renseigne sur les stations les plus prisées par les acheteurs. Le Sud-Ouest caracole en tête. Lège-Cap-Ferret(784 000 € de prix médian), Saint-Jean-de-Luz et Biarritz forment le tiercé gagnant. Il faut attendre la huitième place pour voir une station de l’Ouest pointer son nez avec La Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan (473 000 € de prix médian).
Source : Michel ORIOT – Quotidien Ouest-France édition Saint-Malo