Dans ce contexte inédit post-confinement, les voyants sont au vert pour la reprise. Le marché doit reconstituer ses stocks de logements. En Bretagne plus qu’ailleurs encore.

L’activité immobilière, comme la grande majorité des secteurs économiques français, ne ressortira pas indemne de la crise sanitaire. La pandémie a mis un coup d’arrêt brutal à la fois aux activités commerciales (ventes, relations clients, etc.) et aux opérations en cours de construction.

En Bretagne, 95 % des chantiers ont été stoppés net. Mi-avril, un redémarrage timide a été enclenché avec la parution du guide des préconisations sanitaires de l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics) puis avec la signature de chartes régionales de bonnes pratiques sur les chantiers en cours et à venir.

Reprise des chantiers

Aujourd’hui, 57 % des opérations de construction ont repris dans le quart ouest de la France, sachant que la part de l’immobilier représente 29 % de l’activité des entreprises de BTP.

Cette reprise à un rythme ralenti induit un allongement des délais de livraison. Cependant, le secteur se veut rassurant avec un objectif prioritaire : reconstituer le stock de logements à vendre et activer plusieurs leviers accélérateurs de la reprise. « Avant la crise, le marché était sain avec un secteur bancaire confiant dans le produit logement et le financement des opérations de promotions, décrit Nicolas Verpeaux, président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers (FPI). Aujourd’hui, les banques sont toujours présentes dans leur engagement auprès de la profession. La crise a confirmé la pierre comme valeur refuge. La conjoncture bancaire reste bonne pour investir dans le logement. »

Faible remontée des taux d’intérêt

À condition que l’accès au financement des particuliers ne soit pas trop durci par la crise. La tendance de remontée de taux des crédits immobiliers pour les particuliers pourrait se confirmer d’ici quelques mois. Toutefois, la dernière publication de l’Observatoire crédit logement se veut rassurante à ce sujet : en avril, le taux d’intérêt moyen était à 1,17 %, contre 1,12 % en décembre 2019, une augmentation donc assez faible.

L’intérêt des acheteurs est toujours présent, et s’est même manifesté durant le confinement.

« La commercialisation et la relation clientèle se sont adaptées au contexte imposant une distanciation physique : la vente sur plan en neuf fait déjà partie de nos pratiques. Un large public s’est acculturé à la vidéoconférence et la dématérialisation. Les clients sont actuellement reçus dans les bureaux aménagés où tous les gestes barrières sont mis en œuvre », poursuit Nicolas Verpeaux. La demande est donc toujours là. « Il va falloir reconstituer une offre : c’est là qu’est le réel défi. »

Le marché est tombé actuellement à six mois de stock. « En deçà de 18 mois de stock, on considère un marché sous-offreur, explique le président de la FPI. Avant la crise, nous étions entre 9 et 10 mois. Or, durant la crise, le gouvernement a donné comme consigne à la Caisse des dépôts et consignations un rachat massif d’une partie de ces stocks de logements afin de maintenir l’activité du secteur et ainsi limiter la casse. L’instruction des permis de construire reprend doucement, les chantiers également. La reconstitution de l’offre doit s’accélérer. L’État et les collectivités ont un rôle fondamental. L’État en mettant en œuvre des mesures incitatives, comme un taux de TVA réduit dans le neuf pour les primo-accédants. Les collectivités sur la libération des droits à construire. Et le secteur bancaire, dans le maintien de ses engagements. Il faut activer plusieurs leviers qui démultiplient la reprise ! »

 

Source : Supplément Immobilier Ouest-France – Anne-Élisabeth BERTUCCI

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