Maisons, châteaux, bureaux, casernes... Il est à la tête d'un parc de 75 millions de mètres carrés, d'une valeur de 66 milliards d'euros. Des biens sont mis en vente.Mais c'est un piètre gestionnaire.
Un ancien restaurant universitaire à Belfort. Un foyer-club de tennis à Vert-le-Petitdans l’Essonne. Le barrage du Pont-Rolland dans les Côtes-d’Armor. Une caserne militaire à Fontenay-le-Comte en Vendée. Une maison en bord de mer à Cayeux-sur-Mer dans la Somme. Un ancien immeuble de la sécurité militaire dans le centre-ville de Crozon dans le Finistère (168 m2, « état général vétuste »)…
Voici quelques-uns des biens immobiliers mis en vente par l’État, actuellement ou prochainement, et parfois en cours de signature, sur le site du ministère de l’Économie. Car l’État est un « gros » propriétaire. Il ne possède pas moins de 75,6 millions de m2 de biens immobiliers, évalués à 66 milliards d’euros. Des bâtiments qu’il met à la disposition des administrations, ministères ou opérateurs de l’État comme les universités, pour qu’ils puissent mener à bien leur mission. Mais seulement 53,6 millions de m2 sont occupés.
Des revenus intéressants
La gestion, par l’État, de ces biens immobiliers a, hélas, été récemment pointée du doigt par un rapport de la Commission des finances du Sénat. Depuis onze ans, une politique immobilière de l’État a bien été mise en place. L’État propriétaire a vendu, depuis 2005, pour 7 milliards d’euros de bâtiments (11 %). Cinq cents millions par an en moyenne ont été utilisés pour restaurer les bâtiments ou en bâtir de nouveau. Mais cette source finira par se tarir.
Et, s’il a vendu facilement – et cher – de beaux bâtiments, l’État peine à se débarrasser d’une foule d’édifices plus modestes. 50 % des biens en vente cette année l’étaient déjà en 2015. Les ministères sont, en outre, « les principaux maîtres de leur immobilier ». Une situation qui, selon les rapporteurs, n’est « pas efficace ». « Confrontés à des arbitrages entre plusieurs dépenses, ils ne disposent pas toujours des moyens pour entretenir convenablement les bâtiments ». Ils ont, en outre, faute de « levier financier suffisant », recours à des montages financiers complexes, et finalement… coûteux. La baisse des crédits ministériels n’arrange rien.
Que faire ? L’État, qui, en 2017, met encore en vente 9 milliards d’euros d’actifs immobiliers, doit, d’abord, mieux connaître ses bâtiments. Il méconnaît par exemple la superficie de 27 % d’entre eux ! Il faut aussi « centraliser » davantage la politique immobilière de l’État, suggère le rapport du Sénat.
Enfin, l’État doit se mettre dans la peau d’un agent immobilier, et mettre en valeur son patrimoine. Quitte à s’aider de professionnels. Pour éviter de mettre en vente un château à l’abandon, comme celui de La Rochette, en Seine-et-Marne…