La construction de logements neufs en France n'a enregistré qu'une très faible hausse entre juin et août et affiche encore de sombres perspectives, dans un contexte économique toujours dégradé.

Les mises en chantier de logements neufs en France ont progressé de 2,1 % sur un an entre juin et août, selon les statistiques du ministère du Logement. Le nombre de mises en chantier (78 075) décélère légèrement par rapport à fin juillet, où il s’inscrivait encore en hausse de 5,9 % par rapport à la période l’an passé.

Sur les douze mois écoulés entre septembre 2012 et août 2013, ces mises en chantier s’affichent toutefois encore en net repli (- 11,1 %) à 342 815 unités. Au sein de celles-ci, la chute est plus marquée pour les logements en résidence (seniors, étudiants…) qui reculent de 21,4 % sur les douze derniers mois, tandis que le nombre des logements collectifs se replie de 10,7 % et les logements individuels, de 9,6 %.

« Malheureusement, ces chiffres sont sans surprise », commente Bruno Heitz, économiste à la Société Générale. « Les mises en chantier, c’est à dire les logements commencés, se sont stabilisés à un très bas niveau ces derniers mois, comme le montrent les enquêtes de conjoncture dans le bâtiment, qui ne donnent aucun signe de reprise, contrairement à celles de l’industrie », poursuit-il.

Le nombre de permis de construire accordés aux logements neufs, qui représentent les futures mises en chantier, a chuté de façon encore plus prononcée (- 25,2 %) entre juin et août 2013, comparé à la même période un an plus tôt, à 98 795 unités.

  • Pas d’amélioration en vue en fin d’année

Sur douze mois, la tendance est aussi à un net repli, avec une baisse cumulée de 13,5 % à 457 669 unités de septembre 2012 à août 2013, comparé à la même période un an plus tôt.

Au sein des permis de construire, ceux accordés aux résidences ont reculé de 22,7 % sur les douze mois écoulés, tandis que ceux des logements ordinaires chutaient tout de même de 12,8 %, sur un an.

La construction neuve représente 87 % de l’offre de logements en France. Et de fait les observateurs ne s’attendent pas à une amélioration de la situation dans les mois à venir, qui devraient rester moroses.

« L’environnement économique n’aide vraiment pas, la crise ne pousse pas à s’engager à long terme, et l’environnement fiscal n’est pas très stable, ce qui n’est pas bon pour le secteur », relève M. Heitz. « Je ne m’attends ni à une reprise, ni à un effondrement… à l’image de l’économie française, qui stagne. Pour que la construction redémarre, il faudrait une amélioration de l’environnement économique », souligne-t-il.

Compte tenu du décalage de six mois existant entre une autorisation de mise en chantier et le début effectif des travaux, il est probable que la fin de l’année n’apporte aucun rebond des constructions. « On sait d’ores et déjà que l’année 2013 sera une mauvaise année pour le bâtiment, et on ne s’attend pas à une véritable amélioration l’an prochain », conclut-il. Les ventes de logements neufs ont déjà reculé de 9 % en 2011 et de 16 % en 2012.

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