On le sait, au Pays des Olonnes, le taux de résidences secondaires est élevé avec beaucoup de maisons ou d'appartements aux volets fermés hors saison. Les chiffres parlent d'eux-mêmes ...
Selon d’Adil 85 (Agence départementale d’information sur le logement), au Château-d’Olonne on compte 31,3 % de résidences secondaires et 11,4 % à Olonne-sur-Mer. Aux Sables-d’Olonne, ce taux atteint même 58,8 % ! Nous avons voulu savoir comment se porte le marché des résidences secondaires aux Olonnes.
Dans l’ensemble et selon différents professionnels de l’immobilier, le marché de la résidence secondaire est relativement stable depuis plusieurs années. Un achat qui est réalisé dans plusieurs contextes comme l’explique Christophe Baron, président de la Chambre des notaires de la Vendée : « Beaucoup d’achats de résidences secondaires sur le littoral sont de l’anticipation pour ce qui deviendra une résidence principale une fois l’heure de la retraite arrivée. Dans un premier temps, ces personnes y passeront six mois de l’année et finiront, bien souvent, par délaisser complètement leur résidence principale. Autre motivation de cet achat : la défiscalisation. Nous sommes là face à des gens de 45 à 55 ans. »
Petit bémol du côté d’Inès Audureau de l’agence Iti immobilier : « Je trouve que, depuis le début de l’année, nous avons moins de demandes de la part d’acheteurs qui ont un projet de résidence secondaire. Je pense que cela vient de l’incertitude des lois annoncées sur la fiscalité de ces résidences secondaires. Certains clients me l’ont dit. » Elle ressent assez nettement dans son agence l’effet de ce projet de taxation : « Nous avons déjà eu le cas de clients qui ont plusieurs résidences secondaires et qui pensent à n’en garder qu’une seule ».
Des budgets moins importants
Parallèlement, Christophe Baron estime que la notion de résidence secondaire a changé par rapport à autrefois. « Désormais, les propriétaires de résidences secondaires sont présents plus souvent et plus seulement l’été. » De même, l’usage qui en est fait a évolué. En effet, les propriétaires n’hésitent plus à louer leur bien quelques semaines par an afin de payer les charges qui incombent à ce logement (voir fin de l’article).
En ce qui concerne le profil des acheteurs, il s’agit « de couples, la cinquantaine, ayant fini de payer leur résidence principale. Leurs enfants ont terminé leurs études et ils veulent se faire plaisir sur la côte, selon Steven Marsault, de l’agence Pool Immobilier Sablais. Nous avons beaucoup de personnes qui viennent du Maine-et-Loire. Ils sont à une heure ou une heure trente des Sables et peuvent ainsi venir souvent, juste pour le week-end ». L’agent immobilier le reconnaît : « Cette résidence secondaire est souvent un tremplin pour venir s’installer définitivement à la retraite. Mais pas forcément dans le même logement. La résidence secondaire peut être un deux-pièces qui deviendra une maison plus tard ».
Du côté du budget, là, c’est très variable. De 100 000 euros pour un studio à 500 000 euros ou bien plus pour une belle villa. « Après un moment plus calme car il y avait peu de biens sur le marché, ça repart avec de nouveaux biens et à tous les prix ce qui est plutôt positif », observe Olivier Meunier de l’agence Olivier Meunier Immobilier (anciennement Atlantique Immobilier). Inès Audureau constate une baisse des budgets : « Avant, nous avions beaucoup plus de demandes aux alentours des 450 000 ou 500 000 euros. Maintenant, les budgets entre 100 000 et 200 000 euros sont plus présents avec des exigences à la hausse. Les gens veulent une résidence secondaire qui soit aussi impeccable que leur résidence principale. »
Peu de reventes
Et les charges dans tout ça ? Peuvent-elles conduire au renoncement d’une résidence secondaire sachant qu’elles peuvent parfois peser lourd dans un budget, surtout lorsqu’il s’agit d’un logement avec des charges de copropriété ? Après vérification, peu de gens revendent leur résidence secondaire quelque temps après l’achat en raison d’une pression financière trop lourde. « Les nouvelles lois font que les gens sont au courant au moment de l’achat de tout ce que va leur coûter cette résidence secondaire. Les acheteurs sont, de toute façon, des gens qui ont les moyens et qui ont bien réfléchi », constate Steven Marsault. « Si certaines personnes sont amenées à vendre leur résidence secondaire ce n’est pas pour des raisons d’argent mais parce que tout simplement elles se rendent comptent qu’elles ne viennent pas tant que ça et que les enfants non plus », précise Olivier Meunier.
Louer pour réduire les charges
« Les technologies modernes, pour ne pas dire certains sites de location en ligne, ont rendu la location plus facile, affirme Christophe Baron. Même si les gens ont des moyens financiers, louer quelques semaines par an est toujours un petit plus ». Steven Marsault a effectivement remarqué une petite tendance à la location : « En effet, je dirais qu’un tiers des acheteurs d’une résidence secondaire compte la louer un peu l’été ». Constat similaire pour Olivier Meunier : « Quelques personnes, effectivement, envisagent de venir régulièrement toute l’année, sauf l’été pour louer et ainsi amortir les charges. »