La Ville de Cholet peine à répondre à la demande croissante de pavillons sur le marché locatif.
En pannes de pavillons
C’est un rêve partagé par de plus en plus de clients, surtout les jeunes couples qui se dirigeaient, il y a quelques années encore, sur un appartement. Mais non, aujourd’hui, même ceux-là veulent leur petit pavillon avec garage, trois chambres et jardin. « Sauf qu’il y a peu d’offres sur ce type de biens, explique Laure Chupin, responsable à Square Habitat. À Cholet, le marché est très tendu sur les pavillons locatifs. Ici, il n’y a pas eu de gros programmes et on ne voit rien venir. » Le quartier du Val-de-Moine est bien sorti de terre, mais « il y avait, sur ce projet, beaucoup de demandes en accession principale ». Au détriment du locatif. Seulement, des projets à venir, tels que les Jardins de Turpault et le clos Gutenberg, situé derrière la gare, pourraient venir combler un manque. « Il va y avoir des offres, mais ce ne sont pas des gros programmes, ça ne résoudra pas le problème, explique Xavier Bruneel, le directeur de l’agence Avis. Pour tirer son épingle du jeu, on dirige nos investisseurs sur de l’ancien. Ils achètent, ils rénovent et remettent en location. C’est une des solutions… À Cholet, on peut avoir une rentabilité locative de 6 à 8 %, ce qui est très bon. » D’ailleurs, chez Century 21, on encourage les investisseurs à regarder ce marché de plus près. « Oui, l’investissement est plus important, note Anne-Laure Arnoux, la co-gérante de l’agence, mais c’est aussi l’assurance d’un loyer plus sûr et régulier. Car il s’agit souvent de familles, qui restent dans le bien plus longtemps. »
OK pour les apparts
Si le marché des pavillons reste tendu, celui des appartements reste « très actif » selon Xavier Bruneel. Un sentiment corroboré par sa consoeur de Square Habitat : « Ce marché vit bien. Pour certains propriétaires, il peut y avoir quelques mois de vacances, mais ça ne dure pas. Bien sûr, si on part vers Beaupréau, Chemillé ou Saint-Macaire, ça devient tout de suite plus dur, mais dans le centre de Cholet ou sa toute proche périphérie, ça va bien. » Chez Avis, on note même une grande activité sur les petites surfaces, soit du studio jusqu’au T2. Car Cholet, c’est aussi « une ville étudiante ». À son échelle bien sûr, mais les jeunes constituent une clientèle importante. « Sur les mois de juin et juillet, on a une charge de travail importante », remarque-t-on chez Century 21. « Les écoles supérieures génèrent de la demande », confirme Xavier Bruneel, qui ajoute : « C’est un bon marché pour les investisseurs. Pour 40 000 €, vous avez un bon studio. Il y aura un peu de turnovers, mais il se louera. »
En revanche, quand le marché lorgne vers les T3 et plus, la demande devient bien moins présente. « Sur ces grandes surfaces, les gens préfèrent acheter que louer. »
Un prix stable
D’une manière générale, le marché choletais est « au juste prix ». « Le prix n’évolue pas depuis quelques années, et c’est une bonne chose car à Cholet, on ne peut pas se permettre de dépasser un certain plafond », note Laure Chupin. Du côté de Century 21, on a même noté une tendance sur les prix pratiqués pour les appartements : « On a des bailleurs qui préfèrent être au-dessous du prix du marché pour garder leur locataire, dit Anne-Laure Arnoux. Ça peut surprendre, mais c’est assez fréquent. » Malgré tout, la ville de Cholet continue de présenter une spécificité locale : sur les petites surfaces, le prix au m2 reste – en moyenne – assez élevé, aussi élevé qu’une ville comme Angers. « C’est assez surprenant, mais comme la demande est assez forte sur ce type de bien, le prix monte mécaniquement », glisse Xavier Bruneel. Pour un pavillon d’environ 90 m2 avec garage et petit terrain, il faut compter – selon les prestations – entre 600 et 850 € par mois.